PREFACE
Personnage à multiples facettes, animé et excessif, la beauté de son art réside dans son côté brut et mystérieux. Un peu comme la pratique qu'il me confia un soir d'ivresse, après lui avoir demandé s'il suivait un rituel avant de peindre. Il me raconta qu'il avait besoin de s'immerger en pleine nature, allant jusqu'à se recouvrir le visage de terre fraîche, pour rester sincère avec sa propre projection artistique.
Plein de secrets, qu'il façonne un peu plus à chaque rencontre, volontiers sombre, dimension peut-être la plus méconnue chez lui, il possède une matière suffisante pour s'exprimer et nourrir ses sophismes. D'après Baudelaire, l'homme devrait posséder deux droits supplémentaires, en plus des droits fondamentaux: celui de se contredire et celui de s'en aller. Comme le poète, Yvan semble entretenir le paradoxe. Peut-être bien, finalement, malgré son amour immodéré de la nature, la considère-t-il d'ailleurs comme fondamentalement laide. La naissance de la beauté résultant du terreau sur lequel elle pousse. C'est la mort qui nourrit la terre et la rend fertile.